Ce week-end, plusieurs responsables  de l'opposition se sont exprimés dans les rendez-vous politiques des grands médias nationaux. La question du mariage gay dont le projet de loi sera présenté mercredi au Conseil des ministres, a naturellement été évoquée. 

Le secrétaire national de l'UMP, Jean-François COPE, candidat à la présidence du parti, a demandé sur France Inter au Président de la République de reporter l'examen du projet de loi en conseil des ministres.  Selon lui, "il est absolument capital que l'on reporte l'adoption de ce texte à un Conseil des ministres ultérieur, et que l'on organise des états généraux de la famille qui permettent d'avoir un débat de fond sur cette question". Quant à la question de savoir, si la droite en cas de retour aux responsabilités, abrogerait la loi autorisant le mariage homosexuel, Jean-François COPE a répondu que cela lui paraissait "être de bon sens" tout en précisant qu'il souhaitait "d'abord que l'on fasse tout ce que l'on  peut pour que ce texte ne puisse être voté, en tous les cas pas en l'état".

Le député UMP de Haute Loire, Laurent WAUQUIEZ invité de France 3, a lui aussi demandé un report de l'examen du projet de loi  afin de prendre le temps de la concertation. Le soutien de François FILLON à la présidence de l'UMP a précisé qu'en tant que Maire il célèbrerait les mariages homosexuels : "Si la loi ne le prévoit pas, je considère qu'un élu de la République n'a pas à se mettre en violation avec les règles de la République". Il a néanmoins affirmé que la droite devrait "évidemment" abroger la loi sur le mariage gay lors de la prochaine alternance politique.

Marine LE PEN était quant à elle l'invitée de BFM TV. La Présidente du Front national a réclamé un référendum sur le mariage des couples homosexuels estimant que le récent sondage qui montre que 58% des Français sont favorables au mariage gay ne reflétait pas l'état réel de l'opinion sur le sujet. 

François BAYROU a proposé une "voie de consiliation". Il a réagi aux propos de Monseigneur VINGT-TROIS, archevêque de Paris, en estimant que "bien sûr le rôle de l'Eglise est de défendre une certaine idée de la société mais le rôle de l'Eglise est aussi d'exercer, de montrer la charité". Il s'est par ailleurs dit défavorable à l'utilisation du mot "mariage" pour désigner les unions entre personnes de même sexe. Le Président du Modem a toutefois pris en compte le fait que les couples homosexuels voulaient que leur union soit "reconnue par la société". Quant à la promesse de l'UMP d'abroger la loi sur le mariage gay, François BAYROU a réagi en disant simplement "C'est une blague ! (...) Personne ne reviendra sur cette loi là".

Sources : tempsreel.nouvelobs.com / lefigaro.fr / lexpress.fr

A la fin du XIXème siècle, le capitaine Dreyfus est arrêté et accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne. Il sera condamné, dégradé et déporté en Guyane avant d'être finalement réhabilité douze ans plus tard. La France de l'époque, obsédée par des rêves de revanche contre l'Allemagne suite à la guerre de 1870, se déchire alors entre défenseurs et accusateurs du capitaine Dreyfus. Chacun sait que l'antisémitisme a eu un rôle déterminant dans la condamnation de Dreyfus. Trois historiens, Pierre GERVAIS, Pauline PERETZ et Pierre STUTIN viennent de publier un livre dans lequel ils évoquent  une autre raison, restée secrète, qui a pu influencer les juges du capitaine Dreyfus et les inciter à la sévérité : l'homophobie  ! Dreyfus n'était pas homosexuel et jamais aucun soupçon n'a été officiellement porté sur sa sexualité. En revanche, le dossier secret que le ministre de la guerre de l'époque avait demandé, en toute illégalité, aux services de contre espionnage de constituer, fait état de l'homosexualité de deux protagonistes, un allemand et un italien, auxquels Dreyfus était accusé d'avoir livré des documents militaires français. Le dossier secret contenait ainsi des lettres érotiques échangées entre Maximilian von Schwartzkoppen, attaché militaire allemand à Paris, et Alessandro Panizzardi, attaché militaire italien. Ces lettres dont certaines commencent par "Mon cher bourreur" et se terminent par "adieu mon bon petit chien", sont suffisamment explicites pour ne laisser aucun doute sur la nature de la relation unissant les deux attachés militaires. La thèse des trois historiens consiste à dire que si l'homosexualité n'a jamais été mentionnée officiellement dans l'affaire pour des raisons diplomatiques, elle a été volontairement mise en exergue au sein du dossier secret afin d'influencer les juges, dont l'homophobie était patente, en faveur de la condamnation de Dreyfus. 

Pierre GERVAIS, Pauline PERETZ, Pierre STUTIN

Le dossier secret de l'affaire Dreyfus

Alma Editeur. 

L'Association royale néerlandaise de football souhaite inciter les joueurs de foot gay à ne plus cacher leur sexualité. Elle a, dans ce but, réalisé un clip intitulé "Foot pour tous" et destiné aux joueurs, entraîneurs et arbitres. Pour le porte-parole de la fédération de foot, "les joueurs gay n'ont pas d'exemple vers lequel se tourner aux Pays-Bas parce qu'il n'existe pas de footballeurs ouvertement gay". Une action dans les écoles est également programmée. 

Il y a quelques semaines, c'était la chancellière allemande, Angela MERKEL, qui encourageait les footballeurs gay à faire leur coming out (lire l'article ICI).

Le milieu européen du football souhaiterait-il en finir avec son image pour le moins homophe ou espèrerait-il attirer à lui l'attention du public gay comme le rugby, pour d'autres raisons, a su le faire ?