Mardi 16 octobre
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Le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels sera examiné en conseil des ministres le 31 octobre prochain. Depuis quelques jours, ce
projet suscite de nombreuses (et contradictoires) prises de position. La classe politique se montre plus que jamais divisée sur une question de société que chacun aborde avec sa propre
sensibilité.
A gauche de l'échiquier politique, on est ouvertement pour l'égalité des droits. Toutefois le projet gouvernemental, excluant la Procréation Médicale Assistée (PMA)
suscite quelques critiques de la part des Verts notamment. Au sein du Parti socialiste, le mot d'ordre n'est pas, loin de là, unitaire. Alors que le Premier ministre, Jean-Marc
AYRAULT, a confirmé que le texte du gouvernement excluerait la PMA, Bruno LEROUX, chef du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a annoncé seulement quelques heures
plus tard qu'un amendement autorisant la PMA serait déposé lors du débat parlementaire. Claude BARTOLONE, le Président de l'Assemblée nationale a fait connaître son soutien à
cette initiative des députés de la majorité. Pour compliquer un peu plus la donne, le gouvernement lui-même semble assez divisé sur le sujet entre les opposants à la PMA comme
Christiane TAUBIRA, ministre de la justice, et ses partisans comme Marisol TOURAINE, ministre de la santé, qui estime cependant que la question de la PMA doit
être examinée sans précipitation et après une réflexion et un débat plus large sur les sujets d'éthique et de bioéthique.
A droite, la position la plus fréquente reste l'opposition ferme au mariage gay. Avocats de la "famille traditionnelle", les principaux leaders de droite ont
dénoncé le projet de loi en préparation. Parmi les plus farouches pourfendeurs du droit au mariage pour tous, Christine BOUTIN se place en tête comme elle l'avait fait lors du
débat sur le PACS. L'UMP, quant à elle, réclame un vaste débat sur la question. Néanmoins, au sein même du parti d'opposition, certaines voix s'élèvent
pour soutenir le mariage gay. Il en est ainsi de Roselyne BACHELOT, depuis longtemps favorable aux droits des homosexuels, de l'ancienne ministre Chantal JOUANNO
ou plus récemment de Jean-Louis BORLOO qui s'est, à titre personnel, prononcé en faveur de "l'égalité totale". D'autres semblent encore hésiter, certains députés UMP
annoncent même qu'ils vont s'abstenir lors du vote. Le très sarkozyste maire de Nice, Christian ESTROSI a affirmé que bien qu'étant hostile au mariage gay, il appliquerait la loi
si celle-ci était votée se désolidarisant ainsi des maires, pour la plupart de droite, qui exigent que la loi prévoie une clause de conscience leur permettant de ne pas célébrer les mariages
entre personnes de même sexe. Beaucoup de responsables politiques de droite, favorables ou non au mariage gay, ont par ailleurs dénoncé les propos outranciers associant homosexualité, inceste, et
polygamie. Le panorama ne semble donc pas beaucoup plus clair à droite qu'à gauche...
Pour ce qui est des Français, un récent sondage réalisé par l'Ifop pour Le Figaro fait apparaître que si une large majorité d'entre eux (61%) reste
favorable au mariage gay, les opposants à l'adoption par des couples homosexuels redeviennent majoritaires dans le pays (52%).
Sources : tetu.com / e-llico.com
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