Le site suisse 360.ch présente un essai consacré à la prostitution masculine à Zurich. Son auteur, le journaliste Olivier DEMONT, a étudié à la fois le profil des prostitués et de leurs clients. On estime à 700 le nombre de garçons qui vendent leur corps dans les saunas de Zurich ou via Internet. L'enquête du journaliste révèle un monde beaucoup plus complexe qu'on ne pourrait le penser au premier abord.

Du côté des clients, on trouve à la fois les gays honteux qui n'assouvissent leurs désirs sexuels qu'avec des prostitués en parallèle d'une vie ordinaire totalement étrangère à la communauté gay, les hommes mûrs qui cherchent à se rassurer sur leurs propres performances mais aussi les hommes attirés par les prostitués qu'ils pensent pouvoir sauver et extraire de cette condition. Il semble que dans certains cas, l'acte sexuel tarifé ne soit pas incompatible avec les sentiments. L'auteur cite ainsi l'exemple d'un habitué des saunas qui se sentait "déprimé et jaloux quand un prostitué, après le sexe, disparaissait dans une cabine avec un autre homme".

Du côté des prostitués, l'enquête fait état de l'existence beaucoup moins connue pour la prostitution masculine que pour la prostitution féminine de réseaux de proxénètes. L'auteur dévoile que certains prostitués seraient exploités et soumis à la location de chambres à prix prohibitif. Autre phénomène mis en lumière : l'arrivée à Zurich de travailleurs du sexe venant d'Europe de l'Est ou d'Amérique latine, du Brésil en particulier. Tous ne sont pas homosexuels. Pour les prostitués hétérosexuels en particulier, cette activité provoque chez eux un malaise débouchant sur la haine de leurs clients ou la haine de soi. A l'opposé de ces cas, il existe aussi une forme de prostitution choisie par goût de l'argent vite gagné. Le journaliste présente ainsi le cas de Romain, un jeune gay de 20 ans, qui après avoir interrompu ses études et s'être retrouvé sans travail a décidé de faire le tapin : "La première fois qu'il a gagné 300 francs (suisses), pour 10 minutes, ç'a été le déclic. L'appât du gain est si fort qu'il ne veut plus chercher un apprentissage". 

Sources : 360.ch