Conscients d'être minoritaires au sein de l'Assemblée nationale et probablement aussi dans l'opinion selon les derniers sondages, les député(e)s hostiles au mariage pour tous utilisent les bonnes vieilles méthodes pour faire obstruction et retarder les débats. Quelques 5 362 amendements ont été ainsi déposés dont près de 5 000 émanent des député(e)s UMP et FN. Il ne s'agit en rien d'enrichir le débat ou d'ouvrir à la réflexion mais bien de gagner (ou perdre) du temps. Dans cet état d'esprit, les auteurs de la plupart des amendements déposés jouent volontiers avec l'absurde et la provocation. Le député d'extrême droite, Jacques BOMPARD, est ainsi à l'origine d'amendements qui resteront sans doute dans l'histoirepour leur stupidité. Il propose par exemple d'autoriser les mariages entre personnes de la même famille afin, selon lui, "de supprimer toute forme de discrimmination". Il propose également d'autoriser les mariages avec des mineurs. Plus farfelu encore, si cela est possible,  M. BOMPARD estime qu'en cas de désaccord des parents sur le prénom à donner à leur enfant, celui-ci doit automatiquement prendre le premier prénom de l'officier d'état civil qui enregistre la déclaration de naissance ! Les autres députés FN n'hésitent pas à dire que la légalisation du mariage homosexuel aurait pour conséquence de favoriser une "immigration nuptiale" en France. Du côté de l'UMP, Jean-François COPE, Henri GUAINO ou Valérie PECRESSE veulent instituer une "alliance civile" qui serait, pour les couples homosexuels, un statut intermédiaire donnant un peu moins de droits que le mariage mais un peu plus que le PACS. Des députés UMP et le député FN Gilbert COLLARD ont même co-signé des amendements instituant une "objection de conscience" pour les maires ne souhaitant pas célébrer de mariages homosexuels dans leur commune. 

A gauche, les amendements existent aussi. Si les députés socialistes ont finalement renoncé à déposer un amendement autorisant la PMA, le groupe écologiste l'a fait. Marie-Georges BUFFET, quant à elle, a signé un amendement visant à ajouter la mention de l'identité de genre afin de mieux prendre en compte les personnes trans et intersexuées. 

Certains déploraient que le débat sur le mariage gay n'ait pas été plus large. En voyant ce que les débateurs sont capables de faire au sein de l'Assemblée nationale, on ne peut que se réjouir qu'une telle comédie, pitoyable et grotesque, n'ait pas eu lieu à l'échelle du pays tout entier.  

Sources : yagg.com / tetu.com