La délégation de l'éducation nationale chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire prévoit la mise en place de mesures spécifiques pour lutter contre l'homophobie à l'école. Selon un "point étape" dévoilé mardi dernier, un enfant sur 20 se déclare victime de harcèlement à l'école sans toutefois que l'on sache quelle proportion de ce harcèlement concerne les jeunes LGTB. Interrogé par têtu.com, le professeur Eric DEBARBIEUX explique pourtant que "quand on veut agir contre le harcèlement, la question de l'homophobie se pose naturellement". Il souligne que la lutte contre le harcèlement est également un moyen de réduire le nombre de suicides des jeunes et rappelle que "la prévalence du taux de suicide chez les jeunes gays et lesbiennes est alarmante". Le constat établi fait apparaître l'absence quasi totale d'outils pour lutter contre l'homophobie en milieu scolaire. Ainsi le site "Agir contre le harcèlement à l'école" lancé en 2012 ne comporte-t-il aucun volet consacré à l'homophobie. Les élèves gays et lesbiens ne semblent pas être les seules victimes de harcèlement homophobe à l'école. 1% des personnels interrogés disent ainsi avoir déjà été l'objet d'insultes homophobes et 2,4% des insultes à l'encontre des enseignants seraient de nature homophobe. Face à cette situation, un nouvel arsenal va être mis à la disposition des équipes pédagogiques. Il comprendra notamment de nouveaux dispositifs éducatifs permettant de mieux répondre à l'homophobie. Toutefois, ces nouvelles armes contre le harcèlement et la violence verbale ne peuvent être efficaces que si elles s'inscrivent dans la durée : "Il s'agit d'organiser une campagne permanente, comme dans les pays d'Europe du Nord, notamment en Finlande. La lutte contre le harcèlement ne peut pas être un "one shot", elle doit être pensée sur le long terme".

Sources : tetu.com