Le blog de osagay
Dans le cadre du débat qui fait rage actuellement sur le projet gouvernemental d'accorder le droit au mariage aux couples homosexuels, plusieurs responsables politiques de droite ont affirmé que cette disposition serait abrogée en cas de retour de l'UMP au pouvoir. Valérie PECRESSE, ancienne ministre du budget du dernier gouvernement FILLON, est encore allée plus loin. Elle souhaite non seulement l'abrogation de la loi mais veut en plus revenir sur les mariages homosexuels qui auraient été célébrés durant le quinquennat de François HOLLANDE. Selon elle, "on peut tout à fait imaginer de mettre en place un statut qui soit un statut d'union civile et de transférer les droits sur un statut d'union civile, ça peut se faire". En résumé, si la droite revenait au pouvoir, Mme PECRESSE souhaite qu'une loi transforme le mariage gay en union civile non seulement pour les unions à venir mais également pour les unions passées ! Ce principe de rétroactivité n'a jamais été appliqué sous la Vème République et se trouve en contradiction avec l'article 2 du code civil qui stipule que "la loi ne dispose que pour l'avenir; elle n'a point d'effet rétroactif". L'union civile voulue par Valérie PECRESSE qui, on s'en doute, comporterait moins de droits pour les couples qu'un mariage, semble donc bien être une absurdité que même Christine BOUTIN pourtant farouchement opposée au mariage homosexuel, considère comme impossible en déclarant : "On ne peut pas démarier les gens". Valérie PECRESSE aurait-elle perdu la tête ? Rappelons lui qu'il n'est pas possible de remonter le temps et que si elle semble rêver d'une France aux couleurs sépia, on ne peut pas plus "démarier les gens" qu'on ne peut "désélire" François Hollande, "désabolir" l'esclavage ou "déprendre" la Bastille ! Mais que l'ancienne ministre se rassure : l'ouverture du droit au mariage aux couples homosexuels leur ouvrira aussi le droit au divorce ! Les homosexuels sont assez grands pour se "démarier" eux mêmes s'ils en ont envie !
Que dire enfin d'une droite qui ne semble pas avoir d'autre projet d'avenir pour le pays que de revenir sur le passé ? A force de regarder davantage dans son rétroviseur que dans son parebrise, on risque fort de finir par se prendre un mur !